RETRAITES, encore et toujours !

Comme chacun le sait, cette année 2010 est celle qui a été définie par le Président de la République et le gouvernement pour la « réforme » des retraites. Depuis cette annonce beaucoup de choses ont été dites et la pseudo concertation s’est engagée entre les pouvoirs publics et les « partenaires sociaux ». La caricature de négociation saute aux yeux. En effet un affichage intensif des seules solutions possible est martelé par les interlocuteurs gouvernementaux et les médias, pour « résoudre les problèmes de financement du système ». Le déroulement actuel de la « concertation » confirme l’impasse du processus.
Afin d’éclairer de manière complémentaire nos lecteurs nous consacrerons cette feuille à ce sujet. 

Spécial Retraites / questions de base :

Comment financer nos retraites ? Répondre à cette question serait un casse tête pour tous les pays du monde. La France qui a opté pour un système de financement par répartition, le seul capable de garantir que l’on puisse toucher une pension à la fin de sa vie active, s’en sort sans doute mieux que les autres, adeptes de la retraite par capitalisation (la crise financière de ces deux dernières années en a souligné les effets pervers). Restent les deux autres questions cruciales que chacun se pose : à quel âge puis-je prendre ma retraite ? Combien d’années dois-je avoir cotisé pour bénéficier d’une retraite à taux plein ?

Le Conseil d’Orientation des Retraites (COR) :

Le Conseil d’Orientation des Retraites (COR) institué par décret (en 2000) est un organisme auprès du 1er ministre. Il est censé être un lieu d’études entre les principaux acteurs du champ des retraites. Il fait des propositions pour assurer leur solidité et leur fonctionnement solidaire. (Dixit les textes officiels).
Il est composé de représentants de l’Etat et des « partenaires sociaux ». La Confédération FO y participe comme tous les autres syndicats. Pour autant le 8ème rapport du COR présenté le 14 avril dernier n’engage en rien FO sur le diagnostic fait et surtout ses projections qualifiées, à cette occasion, de « prédictions » par Jean-Claude MAILLY. Dans un communiqué FO rappelle « que l’avalanche de chiffres annonciateurs de catastrophes ne doit pas nous faire oublier que l’équilibre de nos régimes de retraites passe par une répartition très différente des richesses produites au profit des revenus du travail piste que le rapport du COR ne traite pas. Se projeter aujourd’hui en 2050 équivaut à une projection faites en 1945 à la création de la sécurité sociale pour 1985. Les conclusions du rapport vont servir d’argument à la propagande du gouvernement qui entend faire supporter aux seuls salariés les efforts financiers sur des scénarios alarmistes. »

La répartition :

La chute des marchés boursiers a fortement mis à mal les systèmes de retraites par capitalisation. Des millions de personnes à travers le monde voient leurs rentes revues à la baisse (voire disparaître totalement) parce que les fonds de pensions privés anglais ou américains auxquels elles avaient souscrit ont - au mieux  - perdu jusqu’à 80% de leur valeur, au pire fait faillite. Les rentes n’étaient pas toujours garanties par les entreprises dans lesquelles les personnes qui les touchaient avaient travaillé. Certains retraités, parfois très âgés ont été contraints de reprendre une activité pour se procurer un minimum de revenus. Quand on parle de système de retraite par répartition, il faut comprendre : un système fondé sur la solidarité entre les actifs et les retraités de chaque régime, mais également pour ce qui est du système français, entre les différents régimes de retraite.

L’Âge de la retraites :

Environ 60 % des départs à la retraite ont lieu à 60 ans et 10 % avant.

62 % de ces départs à soixante ans et 16 % des départs anticipés sont des départs au taux plein ou avec surcote.

De très nombreux pays européens se sont engagés sur la voie de l’allongement de l’âge de départ à la retraite.

En France, le discours officiel suggère que l’âge moyen de départ progresse d’au moins cinq ans dans les meilleurs délais et - si possible - de sept ans d’ici à 2012. (Source : revue Que Choisir ? de l’UFC)

Retraites, que font les autres ?

La plupart des pays européens, ainsi que le Japon et le Canada ont, depuis le début des années 1990, réformé leurs systèmes de retraite. Les États-Unis avaient réformé le leur dès 1983. Les réformes ont souvent consisté à trouver un compromis entre différents objectifs :

principalement la stabilité financière ;

une meilleure équité intra et intergénérationnelle ;

une plus grande contribution des régimes et le maintien d’un système solidaire et régulé sur le long terme.

On constate que cinq voies de réforme ont été empruntées, y compris en France, selon des modalités diverses. L’importance accordée aux différents objectifs variant selon les pays étudiés :
- la recherche de nouvelles ressources et d’économies de prestations à plus long terme ;
- des mesures visant à relever les âges de la retraite ;
- un développement des projections financières et des mécanismes de stabilisation ;
- le développement des régimes de retraite par capitalisation ;
- le développement de dispositifs correcteurs relevant de la solidarité. (Source revue Que Choisir ?)

Spécial Retraites (les positions FO)

Selon Nicolas Sarkozy, il n’y aurait pas de passage en force (juré, craché !). En réalité, cela en prend pourtant le chemin. Faut-il en être étonné ? Nous ne le sommes pas ! Dans ce contexte, notre analyse et nos revendications demeurent inchangées. Pour Force Ouvrière, une réforme des retraites digne de ce nom devra garantir le droit à la retraite à 60 ans, un taux de remplacement de haut niveau (75% du salaire moyen), une revalorisation des retraites indexées sur les salaires, une durée d’assurance conforme à la durée moyenne d’activité, la prise en compte de la pénibilité, les droits familiaux et conjugaux. Pour Force Ouvrière, le financement de la retraite doit être clarifié et toutes les périodes d’activité professionnelles doivent être financées par des cotisations de Sécurité sociale, salariales et patronales, y compris les heures supplémentaires. Si l’État entendait maintenir les exonérations patronales de Sécurité sociale, celles-ci doivent être compensées à l’euro près. Ainsi clarifié le financement des périodes contributives (emploi) ou non contributives (solidarité) pourrait être adapté autant que de besoin en faisant varier la cotisation ou la contribution à la hausse ou à la baisse.
(Source : FO HEBDO)

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